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Les études africaines, en tant que pratique scientifique organisée et se réclamant d’une expertise intellectuelle portant sur l’Afrique, sont avant tout un phénomène américain, tant dans sa nature que dans sa dynamique. Nulle par ailleurs, les moyens humains, matériels et financiers au service de la pratique scientifique africaniste ne sont aussi nombreux ni aussi importants qu’aux États-Unis d’Amérique.

Dans notre démarche de faire connaître l’Afrique au Canada, nous relatons les traits culturels qui sont caractéristiques de l’Afrique et qui la distinguent des autres “continents” culturels, comme l’Occident, l’Inde ou la Chine. Bien souvent, on a l’impression qu’en Afrique, les États ont des dirigeants mais pas de peuples, des citadins mais pas de ruraux, des capitales mais pas d’arrière-pays. En d’autres termes, c’est comme si en dehors de ce qui se dit à la radio ou à la télévision ou encore dans les journaux, il ne se passe rien d’autre. Et pourtant, le peuple détient d’autres médias par lesquels il exprime ses idées et ses opinions qui ne sont pas nécessairement identiques à celles que lui prêtent les organes officiels d’information.

La difficulté principale est d’ordre sémantique et concerne les termes-clé qui ont eu un impact négatif sur la psychologie des Africains. Une confusion a été très longtemps entretenue entre les notions de race, de langue et de culture en tant que critères de classification des réalités africaines. Ainsi le terme bantu, qui caractérise une famille de langues, a été utilisé pour désigner un groupe d’hommes présentant certains traits physiques communs, ou un mode de vie fondé sur l’agriculture, ou même une philosophie. Quant au terme hamite, il a souvent été employé comme synonyme de pasteur ou même d’individu de haute taille et de peau claire.

Ce qui serait peut-être justifié si chacun de ces groupes constituait une entité raciale, parlait une langue ou des langues apparentées et tirait de la même manière sa subsistance de l’environnement. De telles entités n’existent pas: les pasteurs peuls ne parlent pas une langue hamite (si seulement elle existe) et les éleveurs à la haute taille et au teint clair de la région des Grands Lacs parlent des langues bantu.

Race et culture sont deux variables indépendantes. Les races sont des groupements naturels d’hommes, présentant un ensemble de caractères physiques héréditaires communs. Les principaux critères physiques par lesquels on distingue les différentes races sont la couleur de la peau, la forme des cheveux, la stature, la forme de la tête, du visage, du nez, des yeux et la proportion des groupes sanguins dans une population. Une culture est un ensemble complexe d’objets matériels, de comportements, d’idées, acquis dans une mesure variable par chacun des membres d’une société déterminée.

Les activités de recherche du Centre d’Études Africaines Sed se répartissent en programmes réalisés par des groupes de recherche, l’enseignement, la tenue des conférences publiques, des émissions radiodiffusées et télévisées et par des expositions.